
© Emmanuel Berthier
Où observer ?
Les sites intéressants de Guissény à Goulven.
Cliquez sur la carte ci-dessous pour voir les espèces observables à chaque endroit.
Les conseils
La Côte des Légendes, de Guissény à Goulven, est découpée de nombreuses pointes granitiques entre lesquelles s'étendent de superbes plages au sable fin et blanc. Cette côte, au-delà de son esthétique originale et harmonieuse, accueille de riches populations d'oiseaux.
Si quelques espèces daignent s'y attarder pour y installer leurs nids (goélands, canards colverts, tadornes de belon, quelques passereaux tels que pipits, alouettes ou traquet motteux..), beaucoup de ces espèces nous viennent de contrées lointaines. Certaines pour simplement y faire escale lors de leurs grands périples migratoires, d'autres pour y profiter, toute la morte saison durant, des températures clémentes et des ressources alimentaires généreuses.
Quelques recommandations préalables pour réduire les risques de dérangement des oiseaux :
• Si vous êtes accompagné d'un chien, pensez à le tenir en laisse ou du moins le garder à vos côtés pour éviter qu'il ne poursuive un oiseau, voire qu'il ne dérange une nichée.
• Évitez de vous approcher trop près des oiseaux. Ils s'envoleraient et vous risqueriez de ne plus les revoir. Pour cela faire preuve de patience afin qu'ils s'habituent à votre présence.
• L'idéal est de se munir de matériel optique (jumelles ou mieux, longue-vue). Cela vous garantira une observation de qualité sans entraîner la moindre gêne.
• Si le hasard vous amène à repérer un nid, veillez à vous en éloigner. Votre passage sur le site du nid peut provoquer ensuite une prédation (chien, renard, rat...) sur la couvée.
Zoom sur trois espèces
Pipit maritime

Pipit maritime © Pierre Léon
On peut observer ce petit passereau insectivore cousin des bergeronnettes toute l'année sur nos côtes. Il suffit de s'asseoir sur un rocher qui domine la plage pour, au bout de quelques minutes de patience, découvrir cet oiseau furtif arpenter les laisses de mer, se faufiler entre les rochers ou s'introduire dans un interstice de ces rochers, en quête de sa pitance (insectes, vers, petits crustacés...). Son cri est aigu souvent difficile à localiser. Il est parfois peu farouche, se laissant approcher à quelques mètres. La couleur brun-gris à reflets verdâtres contribue à la discrétion de ce petit passereau.
Les oiseaux nés sur nos côtes y demeurent quasiment toute leur vie (sédentaires). D'autres populations qui se reproduisent le long des côtes britanniques et scandinaves jusqu'au Cap Nord en Norvège se réfugient entre autre durant la morte saison le long de nos côtes.
Tadorne de Belon

Tadorne du Belon © Pierre Léon
Ce gros canard dont la silhouette n'est pas sans rappeler une oie, se laisse aisément observer. Ses couleurs vives (tête et cou sombres aux reflets verts, corps blanc, noir et brun, pattes et bec rouges) en font un oiseau qui ne passe pas inaperçu. Assez peu farouche, on peut l'observer aisément, particulièrement au printemps au moment des parades nuptiales, et plus encore en juin ou juillet lorsqu'il promène sa nombreuse progéniture. C'est alors un spectacle émouvant de voir ces parents très attentionnés à l'égard de leurs petits. Les tadornes peuvent être observés tout le long de la côte et aussi sur les étangs proches. Ils fréquentent autant les plages que les zones rocheuses et les marais. On peut les voir quasiment toute l'année, même si dès le milieu de l'été beaucoup d'oiseaux quittent momentanément notre région.
Bécasseau sanderling

Becasseaux sanderling © Pierre Léon
Ce petit échassier, de la taille d'un étourneau, se pare de couleurs variables selon la saison. Dos gris pâle et ventre blanc d'octobre à avril. Son dos et ses ailes se parent de plumes dorées de mai à septembre. Le bécasseau sanderling est impressionnant pour plusieurs raisons.
Originaire essentiellement du nord-est du Groenland (72 à 80 ° nord), il fréquente nos plages presque toute l'année, de fin juillet à début juin. Certains oiseaux ne font que s'arrêter quelques jours pendant leur grand voyage migratoire, ils rejoignent ensuite les côtes africaines (jusqu'à l'Afrique du Sud) et font le voyage de retour en avril-mai. Ces oiseaux peuvent ainsi parcourir jusqu'à 30 000 kilomètres par an. D'autres oiseaux plus "paresseux" se contentent de séjourner pendant l'hiver sur nos côtes.
Ils s'alimentent en groupes importants sur nos plages, parfois dépassant le millier d'oiseaux. En vol ils constituent des groupes compacts d'oiseaux aux reflets blancs et argentés selon la lumière. Ils sont très fidèles et reviennent chaque année sur les mêmes plages pour y passer l'hiver. En décrivant cet oiseau, une anecdote me vient régulièrement à l'esprit. Elle concerne un jeune bécasseau né près de la côte du nord-est du Groenland (Zackenberg, 74° N) en début de juillet 2013. Par le biais des marques colorées (bagues) posées sur ses pattes, j'ai eu l'opportunité d'observer ce même oiseau sur une plage de Plounéour-Trez (Kerurus) le 18 septembre de la même année. Puis le 31 octobre suivant, un autre observateur l'a également repéré sur une plage de Namibie (Walvis Bay), juste au nord de l'Afrique du Sud. Cette anecdote signifie que ce petit oiseau (environ 50 grammes à son envol) est capable de parcourir entre 12 et 15 000 km en quelques mois, et refaire le trajet inverse au printemps.