Zone Natura 2000

Le marais du Curnic

Un paysage naturel façonné par l'homme

Entre le Pays Pagan et les falaises du plateau du Léon, le marais du Curnic est l’un des nombreux espaces agricoles gagnés par l’homme sur le milieu marin au XIXe siècle.
Avec la construction d’une digue, les étendues marines se transformèrent en polder, une étendue artificielle de terre gagnée sur l’eau.

Champs et pâtures ont peu à peu pris possession des lieux, laissant la végétation naturelle prendre le dessus.

L'idée randonnée

Quoi de mieux qu'une randonnée pour découvrir les richesses naturelles du Curnic ?
Empruntez le circuit de Milin ar Raden ("vieu moulin" en français), qui vous fera faire le tour du site classé entre dunes, étang, roselières et prenez de la hauteur pour observer encore mieux la mosaïque d'écosystèmes qui s'offre à vous !

Entre eau douce & eau salée

Au cœur de ce marais, l’eau est omniprésente, les éléments nutritifs abondants et la lumière constante. Cette combinaison donne aux plantes une telle vitalité que les surfaces d’eau sont peu à peu envahies par les roselières. Les eaux douces et salées se mêlent au Curnic par les écoulements du ruisseau de l’Alanan et des canaux. A marée haute, la mer s’insinue au travers des moellons de la digue.

C’est en 1833 que fut construite la première digue, entre la pointe du Dibennou et celle de Beg ar Skeiz. Elle fut un échec, renversée dès le premier hiver par une forte tempête. Ses ruines subsistent encore aujourd’hui et surgissent à marée basse, barrant le paysage d’une ligne sombre. Une nouvelle retenue sera construite dès l’année suivante, en 1834, plus en retrait du tracé précédent et donnera naissance au polder actuel et à l’étang qui borde la digue actuelle. L’agriculture littorale, mélange de prairies de fauche, de pâturages et de cultures façonnera ce paysage jusque dans les années 1970.

Drosera

Une flore variée

Le site du Curnic possède une grande diversité d’habitats répartis sur un petit espace. Le marais présente ainsi une grande variété d’espèces et de végétations. Les orchidées y sont notamment bien représentées avec pas moins de 11 espèces recensées, dont deux rarissimes et menacées : la Liparis de Lœsel, aux fleurs vertes et l’Orchis tachetée à la couleur pourpre claire. Elles peuvent parfois se côtoyer à moins de deux mètres de distance, un fait unique en Bretagne !

Mais l’une des stars du marais reste la drosera, cette jolie plante insectivore surnommée « l’herbe de rosée ».

Une faune foisonnante

La diversité animale est également considérable dans cette zone humide où espèces aquatiques, amphibies et terrestres se côtoient. On peut y observer de nombreux insectes, tels que les libellules dont on compte 17 espèces au Curnic. De mai à juin, le Damier de la succise, joli papillon aux couleurs brunes et orangées, vole de landes en prairies humides.

Combien ?

On dénombre chaque année plus de 150 espèces d’oiseaux sur le site du Curnic, l'un des rares marais à roselières du littoral nord de la Bretagne.

Vous ne verrez jamais le même paysage

Des découvertes toute l'année !

Au printemps, les oiseaux et les roseaux créent une douce symphonie.

En été, les mares de l’estran laissent entrevoir des formes de vie que l’on croirait venues d’ailleurs. C’est également à cette période que les oiseaux migrateurs s’envolent vers l’Afrique.

En périodes automnale et hivernale, la roselière se pare d’une teinte dorée et l’on peut apercevoir les oiseaux sur les plages, au bord de l’eau.

Un vol de héron
Nicolas Loncle lors d'une sortie nature

Un espace protégé

Le marais et l’étang du Curnic sont classés au titre du réseau Natura 2000. Le réseau Natura 2000 est un ensemble de sites européens, identifiés pour la rareté des espèces animales ou végétales et de leurs habitats naturels dans le but de les préserver. Il y a 20 ans, les spécialistes ont rapidement identifié les richesses naturelles de Guissény et, en collaboration avec les acteurs locaux, ont travaillé sur des solutions de préservation. Une liste d’objectifs a donc été établie avec des résultats précis attendus.

Responsable des espaces naturels, Nicolas Loncle met en place des actions au quotidien pour remplir les objectifs fixés par les spécialistes. Les espèces à protéger sont dépendantes des pratiques agro-pastorales, une combinaison d’élevage et d’agriculture permettant de limiter les aléas climatiques comme le vent et la pluie. Nicolas travaille en étroite collaboration avec les agriculteurs et les locaux possédant des pâturages pour garder le site en harmonie.

Une réserve naturelle ?

Fin 2021, à l'issue d'un appel à manifestation d'intérêt dont les étapes se sont réparties sur un an, le conseil régional de Bretagne a retenu le site de Guissény pour bénéficier d'un classement en réserve naturelle régionale - espace remarquable de bretagne (RNR-ERB). En 2022-2023, la commune avec l’accompagnement de la Région Bretagne engage donc une démarche de classement en réserve naturelle régionale afin de concrétiser cette sélection.

À la découverte !

Pour découvrir le site, vous pouvez venir vous promener le long du sentier balisé en accès libre, pourvu de bornes d’interprétation.
Tout au long de l’année, de nombreuses manifestations et chantiers nature sont aussi organisés pour tout vous expliquer sur la faune et la flore du milieu !

Comment venir ?

Le marais et l’étang se situent sur la commune de Guissény, au nord-ouest de la Côte des Légendes.

M’y rendre avec Google Maps