bird watching

Observer les oiseaux

À vos jumelles !

Bird watching en Côte des Légendes

En automne et en hiver, les oiseaux parent la Côte des Légendes de leur plumage et leurs battements d’ailes.

Pierre Léon, passionnée d’ornithologie, vous donne ses conseils pour « capturer » ces animaux furtifs dont l’admiration se mérite avec beaucoup de patience ! Nous le remercions également de nous avoir fourni ses spots et des photos de ces beaux animaux.

François Guibert, photographe et vidéaste du compte "Carnet Sauvage"

Avant de se lancer

Comment observer ?

La Côte des Légendes, de Guissény à Goulven, est découpée de nombreuses pointes granitiques entre lesquelles s’étendent de superbes plages au sable fin et blanc. Cette côte, au-delà de son esthétique originale et harmonieuse, accueille de riches populations d’oiseaux.
Si quelques espèces daignent s’y attarder pour y installer leurs nids (goélands, canards colverts, tadornes de belon, quelques passereaux tels que pipits, alouettes ou traquet motteux..), beaucoup d’entre elles nous viennent de contrées lointaines. Certaines pour simplement y faire escale lors de leurs grands périples migratoires, d’autres pour y profiter, toute la morte saison durant, des températures clémentes et des ressources alimentaires généreuses.

Voici nos recommandations préalables pour réduire les risques de dérangement des oiseaux :

  • Si vous êtes accompagné d’un chien, pensez à le tenir en laisse ou du moins le garder à vos côtés pour éviter qu’il ne poursuive un oiseau, voire qu’il ne dérange une nichée.
  • Évitez de vous approcher trop près des oiseaux. Ils s’envoleraient et vous risqueriez de ne plus les revoir. Pour cela faire preuve de patience afin qu’ils s’habituent à votre présence.
  • L’idéal est de se munir de matériel optique (jumelles ou mieux, longue-vue). Cela vous garantira une observation de qualité sans entraîner la moindre gêne.
  • Si le hasard vous amène à repérer un nid, veillez à vous en éloigner. Votre passage sur le site du nid peut provoquer ensuite une prédation (chien, renard, rat…) sur la couvée.

Où peut-on voir les oiseaux ?

Les sites intéressants de Guissény à Goulven.

Cliquez sur la carte ci-dessous pour voir les espèces observables à chaque endroit.

Zones Natura 2000

Le réseau Natura 2000 rassemble des sites naturels européens, terrestres et marins. Ils sont sélectionnés pour la rareté ou la fragilité de leur faune et/ou flores. Le réseau associe préservation de la nature et préoccupations socio-économiques.

Les 3 zones protégées de la Côte des Légendes ont vocation à faire découvrir « dame nature », notamment par le biais d’activités comme la randonnée :

Zoom sur :

Le marais du Curnic

À Guissény

Nous avons questionné Nicolas Loncle, chargé de mission Natura 2000 et espaces naturels pour la commune de Guissény, sur le marais du Curnic.

« Le cœur de l’hiver pour observer les oiseaux, c’est décembre et janvier. Mais disons que les espèces hivernantes sont bien présentes d’octobre à mars. Les mois les plus froids et courts, vont cumuler les effectifs maximaux. Les premières oies bernaches cravants arrivent à Guissény dans le courant du mois de septembre et restent jusqu’à début avril. Les canards siffleurs les rejoignent à peu près au même moment.

Sur les plages de la digue au niveau du Vougot, les groupes de bécasseaux variables, sanderling et de Grand Gravelot peuvent être nombreux (quelques centaines) dès le mois d’août et vont progressivement augmenter leurs effectifs en allant vers le cœur de l’hiver. Au point de vue limicoles, les chevaliers arlequins et aboyeurs sont présents à partir d’août sur l’étang et les chevaliers guignettes et cul blanc passent ponctuellement. Les courlis cendrés font également retentir leur cri typique dès le mois d’août.

Les canards sur l’étang sont surtout représentés l’été par les canards colverts, en allant vers l’hiver, les sarcelles d’hiver, les fuligules milouins et morillons les rejoignent. Les grèbes huppés et castagneux, présents dès la saison de reproduction sont rejoints par des individus migrateurs.

Les plus chanceux observeront peut être le passage fugace d’un martin pêcheur venu passer l’hiver dans le marais du Curnic…»

Silhouette d'un martin-pêcheur

Zoom sur :

Les limicoles sur la baie de Goulven

Le pipit maritime se montre souvent discret dans les rochers.

Le fidèle à sa région

Pipit maritime

On peut observer ce petit passereau insectivore cousin des bergeronnettes toute l’année sur nos côtes. Il suffit de s’asseoir sur un rocher qui domine la plage pour, au bout de quelques minutes de patience, découvrir cet oiseau furtif arpenter les laisses de mer, se faufiler entre les rochers ou s’introduire dans un interstice de ces rochers, en quête de sa pitance (insectes, vers, petits crustacés…). Son cri est aigu souvent difficile à localiser. Il est parfois peu farouche, se laissant approcher à quelques mètres. La couleur brun-gris à reflets verdâtres contribue à la discrétion de ce petit passereau.

Les oiseaux nés sur nos côtes y demeurent quasiment toute leur vie (sédentaires). D’autres populations qui se reproduisent le long des côtes britanniques et scandinaves jusqu’au Cap Nord en Norvège se réfugient entre autre durant la morte saison le long de nos côtes.

Un mâle, reconnaissable au tubercule rouge situé à la base du bec

Celui qui se laisse observer

Tadorne de Belon

Ce gros canard dont la silhouette n’est pas sans rappeler une oie, se laisse aisément observer. Ses couleurs vives (tête et cou sombres aux reflets verts, corps blanc, noir et brun, pattes et bec rouges) en font un oiseau qui ne passe pas inaperçu. Assez peu farouche, on peut l’observer aisément, particulièrement au printemps au moment des parades nuptiales, et plus encore en juin ou juillet lorsqu’il promène sa nombreuse progéniture. C’est alors un spectacle émouvant de voir ces parents très attentionnés à l’égard de leurs petits. Les tadornes peuvent être observés tout le long de la côte et aussi sur les étangs proches. Ils fréquentent autant les plages que les zones rocheuses et les marais. On peut les voir quasiment toute l’année, même si dès le milieu de l’été beaucoup d’oiseaux quittent momentanément notre région.

Le petit "grand voyageur"

Bécasseau sanderling

Ce petit échassier, de la taille d’un étourneau,  se pare de couleurs variables selon la saison. Dos gris pâle et ventre blanc d’octobre à avril. Son dos et ses ailes se parent de plumes dorées de mai à septembre.  Le bécasseau sanderling est impressionnant pour plusieurs raisons.

Originaire essentiellement du nord-est du Groenland (72 à 80 ° nord), il fréquente nos plages presque toute l’année, de fin juillet à début juin. Certains oiseaux ne font que s’arrêter quelques jours pendant leur grand voyage migratoire, ils rejoignent ensuite les côtes africaines (jusqu’à l’Afrique du Sud) et font le voyage de retour en avril-mai. Ces oiseaux peuvent ainsi parcourir jusqu’à 30 000 kilomètres par an. D’autres oiseaux plus « paresseux » se contentent de séjourner pendant l’hiver sur nos côtes.

Ils s’alimentent en groupes importants sur nos plages, parfois dépassant le millier d’oiseaux. En vol ils constituent des groupes compacts d’oiseaux aux reflets blancs et argentés selon la lumière. Ils sont très fidèles et reviennent chaque année sur les mêmes plages pour y passer l’hiver. En décrivant cet oiseau, une anecdote me vient régulièrement à l’esprit. Elle concerne un jeune bécasseau né près de la côte du nord-est du Groenland (Zackenberg, 74° N) en début de juillet 2013. Par le biais des marques colorées (bagues) posées sur ses pattes, j’ai eu l’opportunité d’observer ce même oiseau sur une plage de Plounéour-Trez (Kerurus) le 18 septembre de la même année. Puis le 31 octobre suivant, un autre observateur l’a également repéré sur une plage de Namibie (Walvis Bay), juste au nord de l’Afrique du Sud. Cette anecdote signifie que ce petit oiseau (environ 50 grammes à son envol) est capable de parcourir entre 12 et 15 000 km en quelques mois, et refaire le trajet inverse au printemps.

Ornithologie_Bécasseaux sanderling_Pierre Léon (2)

Clic, clac, c'est dans la boîte !

Les oiseaux en photo

Votre appareil photo est chargé ? Vos objectifs prêts ? Et plus encore… vos yeux sont à l’affût ?

Pour mieux repérer les oiseaux qui nichent ou font escale sur nos côtes, voici quelques clichés de Pierre Léon, pris sur la Côte des Légendes.

Pour partager vos plus belles photos prises sur la destination, vous pouvez les taguer avec « #cotedeslegendes » sur Instagram ou Facebook.

Aller plus loin

Il est indispensable de consulter l’excellent site faune-bretagne.org, qui recense l’ensemble des espèces faunistiques répertoriées en Bretagne. En cherchant dans l’index : Finistère, puis Goulven, Guissény ou Trémaouezan, découvrez la richesse de la faune de la Côte des Légendes.